Soigner la surdité ou faire taire les sourds : essai sur la médicalisation du sourd et de sa parole
Par l'emploi d'une majuscule, l'auteur marque sa volonté de distinguer une marque de déficit (sourd) et une personne (Sourd) dont le potentiel d'entendement et de parole existe, même s'il ne passe pas par les registres audiophonatoires habituels. Son objectif est de faire surgir, avec la typographie, l'instance du sujet, la dimension d'être parlant, qui demeure en dépit d'une surdité physiologique ; de dénoncer la stigmatisation à l'oeuvre sous le vocable « sourd » et d'engager un processus de reconnaissance, une nomination plutôt qu'un étiquetage réducteur.
Car bien évidemment, les Sourds parlent. Ils disent et se disent au travers de langues gestuelles. Cette prise de parole éclaire l'importance de l'insu, de la trace, de ce qui, dans la transmission inconsciente, inscrit ces sujets en langage au sein de la vie familiale.
Paradoxalement, les dispositifs d'accueil et d'éducation des tout jeunes enfants font barrage à une telle modalité de dire. Pourquoi persistent-ils à les considérer sans langage ? Comment en est-on arrivé à construire une véritable filière de soin par le son dans laquelle dépistage à deux jours, implants cochléaires et intégration individuelle en milieu ordinaire contribuent à faire taire les mains ? Bien au-delà des Sourds, l'auteur nous invite à interroger les traitements modernes que notre société sanitaire et utilitariste réserve à l'altérité et à ceux qui l'incarnent.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 14.0 cm
Epaisseur : 2.5 cm