Robert Lotiron (1886-1966) : la poésie du quotidien

La poésie du quotidien

Peintre et graveur indépendant, Robert Lotiron est un représentant essentiel de l'art figuratif en France durant l'entre-deux-guerres. Inscrit à l'Académie Julian en 1903, il se lie d'amitié avec Roger de La Fresnaye, Paul Véra et Louis Marcousis puis rencontre Robert Delaunay qui lui fera connaître Apollinaire, Gleizes, Metzinger et Léger.

Ces années d'avant-guerre sont celles d'expérimentations intenses. Il hésite entre influences impressionnistes, cézanisme géométrique, réminiscences fauves et cubisme tempéré.

Son style s'affirme ensuite dans une combinaison toute personnelle qui mêle le souvenir de la sincérité ingénue du Douanier Rousseau, le sens de la composition, de l'opposition des formes et du rythme des couleurs hérités de Cézanne avec une palette restreinte mais riche de nuances. Ses oeuvres, généralement de petits formats, ne manquent jamais de monumentalité et restituent avec sensibilité le climat d'une époque, d'une France au quotidien. Lotiron évite néanmoins tout pittoresque et toute anecdote et s'impose comme l'un des paysagistes les plus en vue de son époque. Il bénéficie dans les années 1930 de plusieurs commandes de décorations murales par l'État.

Après la Seconde Guerre mondiale, il enrichit ses recherches en abordant la lithographie.

Cette publication ambitieuse rend hommage à l'oeuvre d'un artiste farouchement indépendant, qui affirmait : « Libre d'engagement, je peins pour mon plaisir et mon tourment ».