Le cultivateur et l'engrais : une histoire de la chimisation de l'agriculture
À la fin du XIXe siècle, la paysannerie française est déjà largement familiarisée avec les engrais du commerce (noir animal et guano) et, contrairement aux idées reçues, les chimistes agricoles et les industriels n'imposent donc pas l'emploi d'engrais du commerce à une paysannerie rétive. Familiarisant le monde paysan au langage de la chimie des engrais, le langage N (azote), P (phosphate), K (potassium), ils oeuvrent à l'industrialisation et à la modernisation de l'agriculture.
Les pouvoirs publics, loin de se contenter de mettre en place une politique protectionniste, vont accompagner cette première étape de l'industrialisation agricole. Un corps d'experts intermédiaires est mis en place, il s'agit de professeurs départementaux d'agriculture, de directeurs de stations agronomiques ou encore d'experts chargés de l'analyse des engrais. Prenant la tête de nombreux syndicats agricoles, ils jouent un rôle incontournable dans le processus d'acculturation des paysans à la chimie et dans l'organisation de la commercialisation des engrais chimiques sur l'ensemble du territoire.
Interrogeant les conditions d'émergence du commerce des engrais chimiques à la fin du XIXe siècle en France, ce livre étudie le processus d'acculturation de la paysannerie à la chimie des engrais et plus généralement à la chimie agricole.
(sous réserve de confirmation)
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