1913, Vienne-Paris
29 mai 1913 : le théâtre des Champs-Elysées entre en éruption alors que retentissent les premières notes du Sacre du Printemps créé ce soir-là, Dissonante, rugueuse, agressive, l'oeuvre d'Igor Stravinsky provoque une véritable émeute parmi le public huppé qui se scinde en deux camps irréconciliables : d'un côté, ceux qui ont l'impression qu'on se paie leur tête ; de l'autre, les soutiens enthousiastes de cette musique révolutionnaire. Les injures fusent, les coups pleuvent, les musiciens ne s'entendent plus jouer.
Deux mois auparavant, le 31 mars, la même scène s'est produite dans la Vienne des Habsbourg avec, cette fois, des oeuvres de Schönberg, Berg et Webern, trois compositeurs dont la musique atonale met à mal les oreilles des auditeurs. Les gifles ont claqué, les chaises ont volé, la police a dû intervenir.
Parmi les témoins abasourdis de ces deux concerts historiques se trouvent Jean Cocteau, à Paris, et Stefan Zweig, à Vienne, Jeunes écrivains en herbe, très introduits dans leur milieu artistique et culturel respectif, ils incarnent cette soif de renouveau, cette aspiration à abandonner les formes héritées du passé.
Les musiciens, peintres, romanciers, poètes, sculpteurs et philosophes de l'Europe entière mettent à bas des siècles de tradition et inventent un art nouveau, plus abrupt, plus conceptuel. En un mot : l'art abstrait.
Un livre magistral et d'une lecture prenante.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 13.0 cm
Epaisseur : 2.6 cm