
Parsifal à Venise
En 1991, Giuseppe Sinopoli écrit Parsifal à Venise, essai enchanteur, envoûtant, sur le chef-d'oeuvre ultime de Richard Wagner. Deux ans auparavant, après une répétition de son troisième acte, l'éminent compositeur et chef d'orchestre italien, distrait par le leitmotiv de l'erreur à la sortie du Teatro La Fenice, se perd, une nuit entière, dans le labyrinthe de la cité lagunaire où, pourtant, il est né et a étudié. Son esprit s'y emplit des thèmes littéraires et spirituels du drame wagnérien : l'arbre, la fleur et le jardin magique, la croix, la lance, le sang, le Graal... Comme prise dans le flux des eaux et de la musique, l'errance suscite une méditation sur le mythe, le rite, le labyrinthe, la caverne, le symbole, l'organisation de l'espace et du temps, jusqu'à la Lumière que promet l'aube. Alors le roman d'une telle nuit se fait « journal de l'âme », ainsi que Giuseppe Sinopoli qualifiait les pages de son essai, nouant splendidement l'âme de Parsifal et la sienne propre. Celle aussi d'un inconscient commun à travers les siècles, à l'exemple du limon ou des strates pierreuses de Venise, et au-delà, vers la Mésopotamie et les sables bibliques, vers l'Égypte, la Grèce et l'Étrurie, dans une quête du sens de la vie et de la mort.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 14.0 cm
Epaisseur : 3.0 cm