
Carnet de Londres
« Le lendemain, à l'université, je rencontre le jeune Lucian Freud qui, d'habitude, regarde tout le monde avec des yeux fuyants et méfiants, et le voilà au contraire qui me sourit, me tend la main et me dit, rien que ça, qu'il espère jouer dans un de mes prochains films, toujours adaptés des nouvelles de Kafka. Si on l'observe attentivement, Lucian Freud a vraiment le regard terrorisé de celui qui voit dans le prochain, ou hors de soi, quelque chose de terrible et d'épouvantable.
Un critique célèbre, John Berger, vient lui aussi me féliciter. Il est aimable et charmant. Il a un beau visage, de beaux cheveux blonds, et des yeux bleus romantiques qu'il cache derrière ses lunettes. »
« Bruits d'hommes, grincements, enfants, poulies, tout cela interrompu par la sirène sourde des bateaux qui passent et des péniches qui envahissent le fleuve, chargées de marchandise. Je m'appuie sur le muret et je vois les grues à l'oeuvre tandis qu'elles prennent les sacs sur les péniches et les portent à l'intérieur des maisons numérotées qui m'avaient effrayée la veille au soir.
C'est un concert magnifique de sons et de cris. Mes deux acteurs, sourds et muets, ne l'entendront pas et le monde bruyant se taira devant leurs regards. Qu'est-ce que je veux dire avec tout ça ? »
No film can be too personal
Free Cinema Manifesto
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 15.0 cm
Epaisseur : 0.9 cm