
Les chauves : histoire d'un préjugé dans la Rome antique
Les Chauves
Dans la Rome antique, on disait des chauves qu'ils étaient fourbes, dépravés et tyranniques. Comment expliquer de tels préjugés ? C'est que la « beauté convenable du citoyen » - de la démarche à la voix, en passant par la gestuelle et bien sûr, la pilosité - était l'expression de sa valeur morale.
Dans ces conditions, le crâne au « cheveu manquant », comme le qualifiait Suétone, était l'objet d'une attention particulière : traitements à base de raifort, de graisse de porc mélangée à des noisettes broyées ou encore usage des sangsues. Que ne ferait-on pas pour éviter quolibets, opprobre et préserver son statut ainsi que sa réputation ?
Véritable stigmate social, la calvitie servait tour à tour d'arme politique, d'instrument de domination, de marque de soumission volontaire. En interrogeant la place des chauves dans la société Robinson Baudry et Caroline Husquin mettent en lumière les rapports entre citoyens et marginaux, maîtres et esclaves, hommes et femmes. Quand le cheveu devient politique, il révèle une histoire de la Rome antique aussi sérieuse qu'impertinente.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 14.0 cm
Epaisseur : 1.7 cm