Saturation : un monde où il ne manque rien, sinon l'essentiel

Saturation

Trop de bruit, trop de sel, de sucre, de graisse, trop d'activités, de sollicitations, d'écrans, trop de tout : nous sommes de plus en plus saturés et nous débordons sur le monde, que nous occupons de façon toujours plus intense. Nous nous engageons, depuis nos foyers, dans des formes d'hypercommunication et d'hyperprésence qui nous accaparent. Il faut bien comprendre la dynamique de ce phénomène : pour ne manquer de rien, en cherchant le comblement de ses besoins, on veut plus, on ne sait pas s'arrêter et bientôt, c'est trop, un trop qui débouche sur la vacuité : bien que « comblé », on passe à côté de l'essentiel. Tout est fait pour que l'expérience du vide soit évitée, et c'est pourtant de cette expérience que peut venir le salut. Non pas un vide total, mais un vide qui, ne serait-ce que par alternance, ouvre la possibilité de s'apaiser, de penser, d'imaginer, de créer.