Les enfants de la répression : la Flandre en proie aux démons de la collaboration

« En soi, c'est bien sûr effrayant quand, gamin, vous apprenez soudain que votre père a passé quatre ans en prison. Vous le regardez aussitôt comme un malfaiteur ou un criminel. »

« Vous devez en fait fuir le passé de votre père sans savoir ce qu'implique ce passé. »

Pour certains, la fin de la Seconde Guerre mondiale est tout sauf un soulagement. Les enfants de personnes soupçonnées de collaboration grandissent du mauvais côté : ils sont confrontés à des problèmes d'ordre pratique et familial, à la culpabilité, à la rancune, au jugement et à quantité de questions restées sans réponse. Leurs récits hétéroclites sont précisément au cœur du présent ouvrage, analyse novatrice de cet héritage des années 1940 en Flandre. Héritage qui, pour certains historiens, a creusé le sillon du nationalisme flamand : « On peut se débarrasser d'un manteau, mais on ne peut se débarrasser de son passé. Un peuple, un mouvement, un parti ou un courant le peuvent tout aussi peu. »

La recherche menée par l'historien Koen Aerts a nourri la série Les Enfants de la collaboration diffusée sur la RTBF à l'automne 2020.